Chenilles processionnaires du pin

LA PROCESSIONNAIRE DU PIN (Par Monique F.)

Simplement je vais vous conter sa vie en m’inspirant des écrits de Jean Henri Fabre (1823/1915) (Observation et étude faites sur les pins d’Alep et noir d’Autriche devant sa maison à l’Harmas– Vaucluse)

Première semaine d’août, l’œuf : petits cylindres blanchâtres (au bas de la feuille jumelée du pin), voilà la ponte du Bombyx, chaque cylindre est le groupe d’œufs d’une même mère :   petites perles d’émail blanc  étroitement groupés formant 9 lignes longitudinales 35 œufs sur chacun que multiplie 9 égale 300 œufs environ pour une seule mère !

Septembre : la chenille l’éclosion a lieu, les chétives créatures – jaune pâle – (1 millimètre)   tête énorme robustement cuirassée de cornes,  prémunies contre la dureté des aiguilles de pin  . Une heure après la rupture de l’œuf la chenille est processionnaire, filandière ; le repas commence ! La petite famille commence à filer, c’est un abri provisoire et léger, elle va déménager plusieurs fois et dresser une nouvelle « tente » de plus en plus haut !  La chenille se transforme toison plus riche  plus colorée .longueur 2cm.

Novembre : on construit le solide habitacle de l’hiver  capable de résister aux intempéries ; début décembre l’ouvrage à la grosseur  de 2 poings grossier ovoïde qui longuement s’atténue  et se prolonge en une gaine enveloppant le rameau support, tout autour épaisse muraille de molleton pièce unique !  Au sommet du dôme la porte, tissée la véranda  avec spacieuse terrasse et ciel de lit ! S’il fait doux le troupeau sort et broute, sur le sol choit une pluie de granules au retour elles suivent le fil mais peuvent se tromper de nid ce qui explique nids petits ou grands, à peu prés de sexe nul la chenille est indifférente aux instincts amoureux ; toutes ont la même taille, la même force le même costume et toutes sont aussi actives. «  Ce que l’une fait les autres le font d’un zèle pareil  ni mieux ni moins bien, superbe monde d’égalité mais hélas monde de chenilles ! »

La procession : cheminement sur un seul rang cordon continu la chenille ouvrant la marche on suit, elle bave son fil le

s autres aussi, vue et odorat exclus, le fil le fil, sorties de reconnaissance pour l’ensevelissement, la métamorphose.

Janvier : autre mue qui donne à la chenille un aspect moins riche, mais organes étranges fendus d’une ample boutonnière sorte de bouche à grosses lèvres redressement pileux –

Mars : l’ensevelissement la première chenille s’arrête pousse du front, pioche des mandibules  la file se disloque et toutes creusent et s’ensevelissent,

Le papillon : le cocon se transforme en chrysalide et né le papillon(le développement peut s’interrompre pour une durée variable) comment fait le papillon pour remonter ? Au sortir du cocon le bombyx a ses atours empaquetés et se présente sous l’aspect d’un cylindroïde,   sur la tête 4 ou 5 lamelles vraies mèches de vilebrequin qui perforent  il sort, costume modeste mais sur la face dorsale des écailles.  Accouplement et ponte  sont nocturnes le lendemain tout est fini le bombyx a vécu.

« Le bombyx du pin vole mal incapable d’essor il se trémousse tournoie à terre et ne parvient guère dans son meilleur élan qu’à gagner les branches inférieures  trainant presque sur le sol. Elaguer toute branche trainant à terre tenir le pied du conifère nu : le Bombyx ne pourra peupler l’arbre. »

 Souvenirs entomologiques – études sur l’instinct et les mœurs des insectes – tome II – Robert Laffont édition 1989-

 

 

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