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Rando du jeudi 1er décembre

Au départ de la Bouteille avec Jean Louis sur le causse Noir. Chemin en corniche le long du ravin de Garène avant de descendre dans le ravin, remontée en face vers la Pommière et Claparouse (pique-nique), la Foulcarié, suvi du ravin de Garène et retour par Ruassou et la Bouteille.

Très belle rando avec quelques passages spéciaux dont Jean Louis à le secret. 19km et 700m de déniv pour 20 participants. Merci Jean Louis pour cette journée intéressante.

Le groupe à la Bouteille

Chenilles processionnaires du pin

LA PROCESSIONNAIRE DU PIN (Par Monique F.)

Simplement je vais vous conter sa vie en m’inspirant des écrits de Jean Henri Fabre (1823/1915) (Observation et étude faites sur les pins d’Alep et noir d’Autriche devant sa maison à l’Harmas– Vaucluse)

Première semaine d’août, l’œuf : petits cylindres blanchâtres (au bas de la feuille jumelée du pin), voilà la ponte du Bombyx, chaque cylindre est le groupe d’œufs d’une même mère :   petites perles d’émail blanc  étroitement groupés formant 9 lignes longitudinales 35 œufs sur chacun que multiplie 9 égale 300 œufs environ pour une seule mère !

Septembre : la chenille l’éclosion a lieu, les chétives créatures – jaune pâle – (1 millimètre)   tête énorme robustement cuirassée de cornes,  prémunies contre la dureté des aiguilles de pin  . Une heure après la rupture de l’œuf la chenille est processionnaire, filandière ; le repas commence ! La petite famille commence à filer, c’est un abri provisoire et léger, elle va déménager plusieurs fois et dresser une nouvelle « tente » de plus en plus haut !  La chenille se transforme toison plus riche  plus colorée .longueur 2cm.

Novembre : on construit le solide habitacle de l’hiver  capable de résister aux intempéries ; début décembre l’ouvrage à la grosseur  de 2 poings grossier ovoïde qui longuement s’atténue  et se prolonge en une gaine enveloppant le rameau support, tout autour épaisse muraille de molleton pièce unique !  Au sommet du dôme la porte, tissée la véranda  avec spacieuse terrasse et ciel de lit ! S’il fait doux le troupeau sort et broute, sur le sol choit une pluie de granules au retour elles suivent le fil mais peuvent se tromper de nid ce qui explique nids petits ou grands, à peu prés de sexe nul la chenille est indifférente aux instincts amoureux ; toutes ont la même taille, la même force le même costume et toutes sont aussi actives. «  Ce que l’une fait les autres le font d’un zèle pareil  ni mieux ni moins bien, superbe monde d’égalité mais hélas monde de chenilles ! »

La procession : cheminement sur un seul rang cordon continu la chenille ouvrant la marche on suit, elle bave son fil le

s autres aussi, vue et odorat exclus, le fil le fil, sorties de reconnaissance pour l’ensevelissement, la métamorphose.

Janvier : autre mue qui donne à la chenille un aspect moins riche, mais organes étranges fendus d’une ample boutonnière sorte de bouche à grosses lèvres redressement pileux –

Mars : l’ensevelissement la première chenille s’arrête pousse du front, pioche des mandibules  la file se disloque et toutes creusent et s’ensevelissent,

Le papillon : le cocon se transforme en chrysalide et né le papillon(le développement peut s’interrompre pour une durée variable) comment fait le papillon pour remonter ? Au sortir du cocon le bombyx a ses atours empaquetés et se présente sous l’aspect d’un cylindroïde,   sur la tête 4 ou 5 lamelles vraies mèches de vilebrequin qui perforent  il sort, costume modeste mais sur la face dorsale des écailles.  Accouplement et ponte  sont nocturnes le lendemain tout est fini le bombyx a vécu.

« Le bombyx du pin vole mal incapable d’essor il se trémousse tournoie à terre et ne parvient guère dans son meilleur élan qu’à gagner les branches inférieures  trainant presque sur le sol. Elaguer toute branche trainant à terre tenir le pied du conifère nu : le Bombyx ne pourra peupler l’arbre. »

 Souvenirs entomologiques – études sur l’instinct et les mœurs des insectes – tome II – Robert Laffont édition 1989-

 

 

Petite histoire de Vimenet

Isabelle R. nous raconte cette petite histoire de Vimenet, lieu où s’est déroulé  un repas du club le 25 février, entre une randonnée apéritive et une visite digestive. Encore un bon moment partagé tous ensemble !!!

Vimenet est située entre l’Aubrac et le Lévézou, sur une terre chargée d’histoire depuis la préhistoire à nos jours. La commune est un ancien village fortifié du xiiie siècle. La communauté de Vimenet est attestée en 1258, elle dépendait de la baronnie de Sévérac. Une famille bourgeoise, nommée « de Vimenet », résidait dans la commune du xiie siècle au xive siècle. Le fort de Vimenet était en place en 1360. Il a une forme de quadrilatère irrégulier. De ce fort il reste l’emplacement des remparts, deux tours rondes d’angle et deux portails. Le fort a été occupé par les Anglais de 1360 (traité de Brétigny) à 1368. Une riche famille d’agriculteurs, les Costy, résidait dans leur manoir à Aguès (hameau de la commune). Leur généalogie s’étendait de 1290 à 1909.

On y trouve des restes de deux dolmens qui attestent d’une présence préhistorique celtique, ainsi que d’anciens sarcophages qui dateraient de l’époque carolingienneune et donc marque la présence d’une occupation gallo-romaine.

Aujourd’hui le village compte 250 habitants et l’on peut toujours voir l’ Église Saint-Julien au clocher à peigne datant du Moyen Âge, ainsi que son cadran solaire.

La muraille des amandiers

Il y a quelques semaines, Louis nous a fait découvrir les grandes murailles au-dessus de Saint Georges de Luzençon pour protéger les amandiers.

A propos de ces grandes murailles situées sur les hauteurs de la route reliant Saint Georges à Saint Rome de Cernon à droite en direction de St Rome. Voici quelques informations relevées dans le livre d’André Fages « Caselles, pierres sèches ».

« On peut admirer un travail remarquable, à la fois par sa singularité et sa qualité. Le travail y fut effectué sur plusieurs siècles : en 1850, son propriétaire d’alors, Charles de Montety, embauchait sur le pont du Cernon à Saint Geaorges, les « sans-travail » ou « trimardeurs », comme on les désignait à l’époque. Avant de se rendre à leur tâche, une soupe et du vin leur étaient servis. Dans la journée, ils recevaient une collation : tel était le salaire perçu pour un travail consistant à empierrer le pourtour des champs et à édifier des murs en pierres sèches remblayés de débris. A intervalles réguliers, on pratiquait des créneaux où l’on plantait des amandiers. Ces creux, véritables réservoirs à chaleur, avaient pour but de protéger les arbres des gelées de printemps. L’épaisseur et la hauteur des murs facilitait le ramassage des fruits, par le cheminement sur leur crête, c’est ainsi qu’au cours des siècles s’est crée cette œuvre colossale de quatre hectares aux murs maçonnés de pierres sèches, de 1,70mètres de haut sur deux mètres et plus de large, approchant les deux kilomètres linéaires.

Si les arbres ont aujourd’hui disparu, les murs ont encore fière allure. A l’époque, on trouvait des amandiers dans toute la région, les premiers ayant été greffés «  à la trompette » en 1560 à Luzençon. Saint Georges fut un centre d’expédition d’amandes et Jean Gauffre, récoltant et négociant de 1898 à 1926, aimait à rappeler la saison faste de 1905 où il expédia cinq wagons de cinq tonnes d’amandes tendres et pointues . Dans ce lieu, elle se vendaient 4 livres le setieren 1759 et 38 francs le quintal en 1829. Le dernier de la lignée, René Gauffre, cessa le négoce en 1968. »

Mais revenons sur l’histoire de Saint Georges …

Saint-Georges-de-Luzençon portait auparavant le nom de Saint-Georges de Valserena. Les révolutionnaires l’appelèrent la Vallée Pure, vallée dans laquelle coule le Cernon. L’histoire de Saint-Georges-de-Luzençon remonte au IVème siècle avec l’existence de différents peuples sur le territoire attestée par dolmens, tessons et cimetière barbare à Briadels. Vers 1140, les Templiers y ont des possessions.

Vers 1250, Saint-Georges passe dans la mouvance du royaume de France. En 1360, comme tout le Rouergue, il tombe sous la dépendance anglaise pour quelques années. Le domaine est échangé entre l’évêque de Rodez et le comte de Toulouse. Il est dévasté par les protestants de Las Ribes au XVIème siècle, puis du duc de Rohan au XVIIème siècle. Durant les guerres de religions toutes les églises des environs ont été pillées ou ruinées, Compeyre, Creissels, Saint-Georges, Luzençon, Creyssac, Peyre, Comprégnac, Saint-Rome de Cernon, Tiergues, Olonzac, La Bastide Pradines, Saint-Pierre de Gourgas, Lapanouse de Cernon mais pas celle de Saint-Geniez. Le seigneur fait remarquer que cette défense de l’église n’a été possible que parce qu’elle était toute proche du château.

Au XIXème siècle, une nouvelle et vaste église est construite, une fontaine publique est érigée. La vieille église romane de la placette est démolie. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la maison des Tilleuls est un lieu de décisions importantes de la Résistance. La Croix Rouge s’y établit. Aujourd’hui, elle est transformée en gîte et accueille des touristes.

Côté Larzac, Saint Georges de Luzençon compte quelques anciennes mines. Celles-ci ont été exploitées au moins depuis 1377, Le charbon pauvre (lignite) qu’on en extrayait,  à une époque où tout le monde se chauffait au bois, était destiné surtout aux forges, fours à chaux et autres artisanats.   Elle fait l’objet à la fin du XVIIIème siècle d’une véritable activité industrielle. Les charbonnières ne paraissent pas avoir enrichi leurs exploitants successifs. Elles ont fonctionné  jusqu’après la guerre de 1914-1918 et ont repris un semblant d’activité pendant la guerre de 1939-1945.

Ecrit par Isabelle R. et Louis T.